LE
CAODAISME ? (3)
LE CAODAÏSME
Ses Buts - Sa Doctrine
Le Dai Dao Tam Ky Pho Do (3e Amnistie
de Dieu en Orient) appelé Caodaïsme en français, est une Religion fondée
sur les enseignements données par Ngoc Hoang Thuong De (DIEU) qui
prend comme fondateur de la religion nouvelle, le nom de Cao Dai (Le Très-Haut).
Il
prêche la pratique de la doctrine rénovée, en grande partie tirée de la
fusion des trois principales et plus vieilles religions de l'Orient Le
Bouddhisme, le Taoïsme, le Confucianisme.
Dans
un message transmis le 13 Janvier 1927, en présence de quelques Français,
l'Esprit Ly Thai Bach, un des Ministres de DIEU, exposa ainsi la nouvelle
doctrine.
Parlant
aux officiants annamites :
"Le
Grand Maître me confère, leur disait-il la mission de donner quelques
instructions sur le Dai Dao à ses adeptes, qui sont vos aînés, et qui
sont à cette séance, vos invités".
Puis s'adressant aux assistants français :
"Loin
d'exploiter votre crédulité par de puériles sorcelleries ou des prophéties
charlatanesques, je tiens particulièrement, chers frères, à vous faire
comprendre l'unité de cette Religion, la seule capable de ramener la Paix
universelle.
La
doctrine de cette Religion est répandue actuellement sur plusieurs points
du globe, sous différentes formes.
Combattre
l'hérésie, semer parmi les peuples l'amour du bien et des créatures de
DIEU, la pratique de la vertu; apprendre à aimer la justice et la résignation
; révéler aux humains les conséquences posthumes de leurs actes, tout
en assainissant leur âme, tel est l'idéal du Dai Dao.
Les
Saintes Doctrines des diverses religions sont mal pratiquées. L'ordre
et la paix du temps jadis s'effacent. La loi morale de l'humanité est
trahie. Pour les irréfléchis et les sceptiques. DIEU n'existe que par
le mot. Ils ignorent qu'en ce lieu suprême, règne un Personnage. Maître
souverain de tous les êtres, de tous les événements de l'Univers et de
toutes les destinées humaines. Ils marchent aveuglement sur le chemin
du péché sans se soucier de la punition qui leur sera réservée.
Chers
frères, le Christ misécordieux et venu parmi vous pour vous tracer le
chemin du bien. Tâchez de le suivre pour avoir plus tard la paix de l'âme
; avancez chaque jour d'un pas alerte dans l'amour de DIEU. Unissez vous,
aimez vous les uns les autres, aidez vous mutuellement, c'est la loi divine.
En
ce monde, où chacun est condamné à subir son purgatoire,si l'on cherche
à semer partout misères et souffrances, on risquera d'être entrainédans
ce torrent inferral où le méchant va briser sa vie et souiller son âme".
D'autre
part, pour réaliser l'unité fraternelle des religions, le Caodaïsme pratique
la plus large tolérance envers toutes les formes de la loi religieuse,
se réservant toutefois de les ramener, par la persuasion, à l'Unité primordiale.
C'est
dans ce but que le Maître Suprême a entrepris, dès la naissance du Caodaïsme,
la fusion du Boudhisme, du Taoïsme et du Confucianisme, dont il recommance
à ses fidèles de vénérer les fondateurs à l'égal du Christ.
Voici
comment le Grand Maître explique la nécessité de fusionner les diverses
religions, dans un message dont nous empruntons, sauf la dernière phrase,
la belle traduction à M.G.Coulet.
Autrefois
les peuples ne se connaissaient pas et manquaient de moyen de transports.
Je fondais alors, à différentes époques, cinq branches de la Grand Voie
(Dai Dao):
1.
Nhon Dao : le Confucianisme,
2. Than Dao : le Khuong Thai
Cong, Culte des Génies,
3. Thanh Dao: le Christianisme,
4. Tien Dao : le
Taoïsme,
5. Phat Dao : le Bouddhisme,
chacun basé sur
les us et coutumes des races appelées particulièrement à les pratiquer.
Aujourd'hui, toutes les parties du monde sont explorées : l'humanité
qui se connait mieux, aspire à une paix réelle.Mais à cause de la multiplicité
même de ces religions, les hommes ne vivent pas toujours en harmonie les
uns avec les autres. C'est pourquoi j'ai décidé de réunir toutes ces religions
en une seule, pour les ramener à l'unité primordiale.
Au sur plus, la sainte doctrine de ces religions
a été, à travers les siècles, de plus en plus dénaturée par ceux-là mêmes
qui étaient chargés de la répandre, à tel point que j'ai prit aujourd'hui
la ferme résolution de venir Moi-même vous indiquer la voie à suivre".
Tel
est dans ses grandes lignes, l'exposé doctrinal de la nouvelle religion,
exposé sur lequel nous reviendrons en détail un peu plus loin.
Voués
depuis quatre ans sans relâche à la propagande de la nouvelle doctrine,
à travers des difficultés de tous ordres, nous sommes parvenus à conquérir
à la foi caodaïste un demi million (en 1930) environ de fidèles de différentes
nationalités. Ce magnifique résultat, qui ne peut que nous encouager à
persévérer dans notre mission, n'a pu être obtenu que grâce à l'Infinie
Bonté de Dieu, notre Grand Maître et notre Père à Tous.
LES PRINCIPES
FONDAMENTAUX DE LA
DOCTRINE CAODAÏSTE
Cao-Dai,
disions-nous, est simplement un nom symbolique de l'Être Suprême qui,
pour la troisième fois, s'est révélé en Orient (voir l'Historique du Caodaïsme).
Au
lieu de venir, comme pour les deux premières révélations, sous une forme
humaine, Dieu, adaptant son enseignement aux progrès de l'esprit humain,
plus affiné qu'autrefois, s'est aujourd'hui manifesté par voie de médiumnité,
ne voulant accorder à aucun mortel, fût il un sage ou un initié,
le privilège de se poser en fondateur du Caodaïsme. C'est ce qui constitue
le caractère d'universalitéde ce dernier. En effet, toute religion, soumise
à l'autorité 'd'un fondateur humain, a été reconnue impropre à devenir
universelle; car ses adeptes attachés à la personnalité de ce fondateur,
se refusaient à accepter les vérités proclamées par d'autres fois religieuses
à l'égard desquelles ils témoignaient une intolérance parfois regrettable.
Si
la doctrine Caodaïste est, en grande partie tirée de celle des anciennes
religions de l'Orient c'est que, pour réaliser l'unité religieuse,
elle s'en assimile les purs principes reconnus comme étant des vérités
éternelles, l'expression de la Loi Divine. Or, aux vérités éternelles,
à la Loi Divine, le Caodaïsme ne peut que conformer ses dogmes et ses
principes. Mais là où certaines vérités sont déformées par les conceptions
superstitueuses de l'ignorance, la nouvelle religion se charge de les
rétablir dans leur véritable sens.
Ainsi
présentée, la doctrine Caodaïste tend, non seulement à concilier toutes
les convictions religieuses, mais encore à s'adapter à tous les degrés
de l'évolution spirituelle.
Au
point de vue moral, elle
rappelle à l'homme ses devoirs envers lui-même, envers sa famille, envers
la société qui est une famille élargie, puis envers l'Humanité, la famille
universelle.
Au
point de vue philosophique,
elle prêche le mépris des honneurs, de la richesse, du luxe, en un mot
l'affranchissement des servitudes de la matière pour chercher, dans la
spiritualité, la pleine quiétude de l'âme.
Au
point de vue culturel,
elle recommande l'adoration de Dieu, notre Père à tous, et la vénération
des Esprits Supérieurs, qui constituent l'Auguste Hiérarchie occulte.
Admettant le culte national des ancêtres elle proscrit cependant les offrandes
carnées, ainsi que l'usage des papiers votifs.
Au
point de vue spiritualiste,
elle confirme d'accord avec d'autres religions et avec les systèmes de
philosophie spiritualiste et psychique, l'existence de l'âme, sa survivance
au corps physique, son évolution par réincarnations successives, les conséquences
posthumes des actions humaines réglées par la loi du karma.
Au
point de vue initiatique,
elle communique à ceux des adeptes qui en seront dignes, les enseignements
révélés qui leur permettront par un processus d'évolution spirituelle,
d'accéder aux ravissements de la béatitude...
Nous
pensons avoir, à grands traits, exposé la nouvelle doctrine. Nous convions
tous ceux que cette doctrine aura satisfaits, à se joindre à nous pour
travailler en commun à l'œuvre de fraternisation spirituelle de toutes
les religions.
LES ADEPTES
DU CAODAÏSME
et le CORPS SACERDOTAL
Les adeptes du Caodaïsme sont de deux degrés, le "thuong
thua" (degré supérieur), et le "ha thua" (degré inférieur).
Rentrent dans le premier degré, tous les religieux proprement dits ; ils
peuvent être digitaires ou simples adeptes. A ce titre, ils sont astreints
à laisser pousser leur barbe et leurs cheveux, à suivre un régime d'alimentation
exclusivement végétarien, à s'interdire le luxe et les relations sexuelles.
Leur vie affranchie des servitudes de la matière, est entièrement vouée
au service de la religion.
Les
adeptes du second degré comprennent la masse des croyants, qui continuent
à vaquer à leurs occupations normales; leur devoir religieux consiste
à pratiquer quotidiennement le culte et à observer les règles de conduite
prescrites par le Nouveau Code religieux (Tân luat). Les uns comme
les autres sont astreints aux "Ngu gioi cam" (les panchashila)
interditions tirées de la morale bouddhique et qui commandent de : ne pas
tuer, ne pas être cupide, ne pas commettre d'acte de luxure, ne pas faire
grande chère, ne pas péc
her en paroles.
En ce qui concerne le régime d'alimentation que doivent suivre les adeptes
du second degré, il leur est prescrit un végétarisme graduel consistant à
s'abstenir des aliments carnés un nombre déterminé de jours en mois.
Ainsi, ils débutent par le "soc vong", régime temporaire des deux
jours; puis passent successivement au "luc trai", régime des 6
jours, et au "thap trai" régime des 10 jours.
Le Caodaïsme admet dans son sein toutes les bonnes volontés sans
distinction de race, ni de rang social. Le simple dan y coudoie
fraternellement le
Doc phu su. Les adeptes se distinguent seulement par leurs
mérites religieux, sur la base desquels est établie la hiérarchie
nécessaire à la conduite de la masse des fidèles.
A l'occasion de la fête de l'avènement du Dai Dao, qui eut lieu les
18, 19 et 20 Novembre 1926, il fut formé conformément aux communications
de Dieu, un corps sacerdotal qui comprend numériquement:
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